Voyage de la Mémoire 2014

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   Un devoir de Mémoire exemplaire avec deux rescapées du Ghetto de Varsovie

 

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15 Octobre 2013 France 2 vient à l’Institution Jeanne d’Arc pour filmer Régine Frydman et sa sœur Nathalie Metz, lors d’une conférence débat avec des élèves de 1ères ES, S, à l’occasion de la sortie, en format de poche, du livre de Régine Frydman : « J’avais huit ans dans le Ghetto ». La conférence est une réussite et le la transmission intergénérationnelle a tenu ses promesses.

 Le lendemain, plusieurs élèves demandent s’il serait possible d’approfondir le thème de la Shoah avec nos deux rescapées, vient alors l’idée du voyage de la Mémoire, déjà organisé l’année précédente à Auschwitz et qui avait permis aux jeunes de mieux comprendre une partie de l’histoire Européenne.

 De leur côté, Régine et Nathalie accueillent le projet avec beaucoup d’enthousiasme et d’émotion.

Le 28 Mars, 29 élèves attendent avec beaucoup de joie et quelques notes de musique, l’arrivée à Roissy, de celles qui vont partager trois jours de leur vie, pour leur parler du passé et l’aider à préparer un avenir meilleur pour tous, par leurs témoignages, leur expérience d’une vie particulière, préservée par leurs parents.

27 9 C’est à Auschwitz et à Birkenau que l’on ressentira l’apport de ces deux femmes, dans l’esprit des jeunes. Même si elles ne furent pas déportées, elle perdirent ici 30 membres de leur famille proche, c’est ce qui permet de rapprocher les élèves de la réalité, dans le récit de la vie dans le Ghetto, autour du départ pour « l’inconnu » d’un oncle, qui finira sa vie dans le camp d’Auschwitz…
24 28 Tout au long de la visite, les questions sont multiples et Régine et Nathalie y répondent avec beaucoup de détails et d’envie de bien faire comprendre les choses, comme le fait, « que tous les Allemands n’étaient pas des Nazis, que tous les Polonais n’étaient pas des délateurs… ». A plusieurs reprises, l’intense émotion se fait visible tant sur les élèves, qui n’hésitent pas à crier leur colère de telles exactions, que sur nos deux témoins, qui revivent leur passé douloureux en quelques minutes.

C’est aussi cela que l’équipe de Télévision de TF1 cherchera à filmer, mais aussi à faire ressortir dans son reportage, qu’elle avait décidé de tourner sous forme d’interviews d’élèves et de Régine, en vue de la commémoration de la journée la déportation.

 

Un poème de Martin Niemöller, lu par les élèves en Allemand, Français et Polonais et un dépôt de gerbe, rassembla tout le groupe en un seul cœur uni dans la Mémoire des autres, d’où qu’ils vinrent, quelles que furent leurs religions. 16 17
Ce qui fut magnifique dans cette journée, ce fut la communion entre les deux générations, les jeunes se sentaient investis d’un message que leur délivraient Régine et Nathalie, dans le but de le transmettre à d’autres élèves. C’est aussi ce qui se passera lors des repas pris en commun, où le thème sera présent encore dans certaines conversations. 14 18

La fin de la journée se passe à l’Institut Français de Cracovie, où de jeunes Polonais du Lycée Français et nos jeunes Français vont pouvoir échanger sur le passé, mais aussi tenter de comprendre le comportement « des Polonais, face aux Juifs Polonais » et de se poser en « rempart de l’antisémitisme et du racisme, pour l’avenir ».

 Régine doit une nouvelle fois, avec « sa mémoire », c’est-à-dire sa sœur, raconter leur vie dans le Ghetto, jusqu’en 1942, les stratagèmes de leur père pour échapper aux contrôles, aux arrestations, la fuite, puis l’arrivée en France en 1947. Elles le font avec toujours autant de précisions et surtout de tolérance. A la suite de cette conférence, s’ouvrira un débat passionné et passionnant entre les jeunes, au cours duquel les cœurs parlent plus que les mots ordinaires, la passion du débat l’emporte et se poursuivra en marchant dans la vieille ville.

C’est fort de cette belle expérience humaine, que tous se séparent, le cœur gros, après trois jours de vie commune d’un autre genre, avec l’envie de transmettre, l’envie de se revoir. Certaines élèves adoptent même un look Polonais, pour montrer le plaisir d’avoir découvert un pays riche en histoire et en culture, mais hélas trop lié à son passé, dont il n’est pas responsable.

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 Trois jours qui resteront, à jamais gravés dans leurs cœurs, comme le souvenir des millions de disparus, pour une cause politique folle, ce qu’il faut empêcher de se renouveler dans le futur.

 Voici le lien vers le reportage de TF1, cité plus haut:
 

C’est d’ailleurs, pour cette transmission intergénérationnelle, que les élèves écriront de petits comptes rendus, qui seront rassemblées dans un recueil, que le Conseil Régional d’Ile-de-France financera.

 Lors d’une petite conférence, entre deux épreuves de bac de Français et malgré le manque de temps et le stress, deux élèves, Héloïse et Clémence, ont accepté de présenter le petit recueil, constitué de tous les témoignages, que les élèves ont écrits suite à leur séjour à Cracovie et Auschwitz. Des panneaux présentant la Régine Frydman et Nathalie Metz, ainsi que le livre avaient été fabriqués et quelques photos prises au sein même des Camps d’Auschwitz et Birkenau donnèrent un caractère émotionnel fort à leur présentation face aux élèves, n’ayant pas pu s’y rendre. Enfin, pour tous ceux, qui n’avaient pu le voir, fut présenté le reportage de TF1.

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Ainsi, elles expliquèrent les relations avec nos deux témoins, la vision des camps et les émotions ressenties par tous les jeunes présents. Héloïse insista beaucoup sur le débat entre les jeunes Polonais et eux-mêmes, à la recherche d’un « avenir plus pacifique pour toutes les populations, quelles que soient leurs religions, leurs cultures ».

Enfin, il fut mis en évidence, que « seul un déplacement sur les lieux, peut permettre de mieux comprendre l’Histoire, dans le but de ne pas renouveler les erreurs du passé».
Clémence se chargea de lire les deux témoignages de Régine et Nathalie, en forme de conclusion.

 L’aide du Conseil Régional d’Ile-de-France fut mise en avant et la réalisation du recueil laisse, ainsi un souvenir à  tous et pour les générations futures, pour que la Mémoire ne s’efface jamais.

L’Institution Jeanne d’Arc, les participants et l’Association Monphi remercient vivement le Conseil Régional d’Ile-de-France pour son soutien financier

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